Comment des enseignants résilients d’Afrique, d’Asie et du monde s’adaptent à la pandémie Covid-19 ?
De nombreux enseignants de par le monde, soucieux du devenir de leurs apprenants, ont en effet pris des initiatives individuelles ou collectives, pour mettre leurs cours en ligne afin d’en faciliter l’accès à leurs apprenants. Des groupes WhatsApp ont été créés par d’autres enseignants afin de faciliter la communication et l’apprentissage collaboratif avec leurs apprenants. Sur ces groupes, ils peuvent continuer à leurs envoyer les ressources pédagogiques et à interagir avec eux.
En Chine
L’épicentre de la pandémie, le gouvernement avait rapidement mis en place des plateformes de formation à distance pouvant recevoir plus de 100 000 apprenants en temps réels. L’enseignant Li Xingpeng, dans la province du Nord-Ouest Gansu, organise des cours en ligne grâce aux appels vidéos de l’application DingTalk. Il démarre ses cours avec son groupe d’élèves à 9 heures, leur lit à voix haute des mots en chinois et ils doivent l’écrire en anglais puis envoyer le vocal par la messagerie. Et dans certaines régions de l’Ouest de la Chine, certaines écoles ont commencé à rouvrir leurs portes, étant donné que la pandémie semble désormais être sous contrôle.
Au Cameroun
Des enseignants du secondaire se sont rassemblés pour lancer une plateforme de formation à distance : www.performer237.org. Cette plateforme comprend :
- Plus de 50 enseignants des lycées et collèges disponibles pour tout problème scolaire ;
- Des cours des classes de 6e à Terminale pour l’enseignement secondaire général ;
- Des quiz pour étudier encore plus facilement ;
- Une banque d’épreuves et une bibliothèque ;
- Un forum où les enseignants répondent à tous les problèmes rencontrés ;
- Une page Facebook pour des cours vidéo à la demande.
Cependant, nous avons pu constater que cette plateforme ne dispose que de fonctionnalités rudimentaires, notamment la consultation des ressources et le téléchargement. Les fonctions relatives à l’interaction et à l’engagement y sont limitées. Mais l’initiative en elle-même est louable, face à l’inertie du gouvernement.
Au Ghana
L’opérateur de téléphonie mobile et fournisseur d’internet MTN a publié une liste d’une quinzaine de plateformes de formation à distance dont l’accès pourra désormais se faire sans accès à internet afin de permettre aux parents et éducateurs confinés à domicile de pouvoir s’en servir pour continuer à éduquer leurs enfants. Dans le communiqué de presse, ils annoncèrent que d’autres sites éducatifs seront ajoutés à cette liste.
Une plateforme alternative d’apprentissage en ligne a été mise en place pour faciliter l’enseignement et l’apprentissage des élèves de première et deuxième années du secondaire. Les élèves auront la possibilité de suivre gratuitement, dans le confort de leur foyer, les matières prescrites par le service éducatif du Ghana, notamment les mathématiques, l’anglais, les sciences, les études sociales et le français.
En Italie, l’école de commerce MIP Politecnico di Milano à Milan a annulé toutes les leçons en face à face et utilise sa plateforme Flexa, développée à l’origine comme un coach de carrière en ligne pour les anciens élèves, pour distribuer le matériel pédagogique des cours aux étudiants.
En Espagne
Un étudiant du campus principal de l’Université à Madrid a été hospitalisé mais son état serait stable. Les autres 7 000 étudiants de l’université se voient offrir un accès en ligne à tous les cours grâce aux systèmes de vidéoconférence de l’université.
« Notre engagement est de protéger la santé de notre communauté », déclare Gonzalo Garland, vice-président des relations extérieures de l’IE. « Nous avons eu de la chance. Comme nous faisons des programmes en ligne depuis 20 ans, nous étions préparés ».
Au Royaume-Uni
Au King’s College de Londres, où un étudiant avait été testé positif au coronavirus, les cadres supérieurs envisagent de se réunir en ligne par téléconférence, avec un maximum de deux personnes autorisées dans une même salle en même temps. Universities UK, l’organisme professionnel, a déclaré qu’il aimerait explorer « quelle flexibilité pourrait exister » concernant les exigences gouvernementales en matière de visas autour de la compétence en anglais pour les étudiants internationaux, qui est exigée dans certains pays avant les demandes d’études. Cela pourrait inclure une plus grande indulgence sur les résultats des examens ou la possibilité d’étudier l’anglais à l’arrivée.
En Australie
L’International Education Association of Australia a mis en garde contre un impact de 6 à 8 milliards de dollars australiens si les étudiants chinois ne pouvaient pas assister au premier trimestre. Et selon un récent sondage réalisé par le groupe de recherche QS, 10 % des étudiants étrangers qui avaient prévu d’étudier à l’étranger pour l’université préféreraient rester chez eux et 37 % changeraient de pays pour étudier.
Aux États-Unis
Harvard a interdit tous les voyages internationaux jusqu’à fin avril. L’Université de Standford a annulé tous les enseignements du semestre et permet aux étudiants de faire leurs examens depuis la maison. L’Université Duke se sert de Coursera pour continuer à enseigner leurs étudiants présents au Campus Kunshan en Chine.
Par ailleurs, plus de dix associations représentant une large partie de l’enseignement supérieur américain ont publié une liste d’actions du gouvernement fédéral qu’elles jugent nécessaires pour aider les étudiants et les universités.
« La fermeture des campus et le passage complet à l’enseignement à distance pour ralentir la propagation du virus parmi les étudiants et le personnel, ont causé des perturbations massives pour les étudiants, le fonctionnement des établissements et les finances des établissements », indique le communiqué de presse, préparé par le Conseil américain de l’éducation avec le soutien d’associations de collèges privés, d’établissements publics, d’universités de recherche, de collèges chrétiens et catholiques et de cadres supérieurs de l’enseignement supérieur des États, entre autres. Les impacts financiers sur les collèges et les universités se répercuteront sur les communautés locales, étant donné le rôle économique important que joue l’enseignement supérieur dans une grande partie du pays.
Sur le site de l’Unesco, retrouvez une liste de plateformes nationales pour la continuité de l’éducation.
Conclusion
Le monde de l’éducation est particulièrement chamboulé depuis l’avènement de « Tonton Corona ». Des enseignants résilients ont décidé de ne point lâcher prise et de poursuivre l’enseignement. Si vous connaissez certains de ces enseignants passionnés qui continuent à se donner corps et âme afin que les élèves continuent à apprendre malgré la pandémie, n’hésitez pas à partager leur histoire en commentaire afin qu’on soit tous édifié.
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