Et si la médecine africaine pouvait véritablement contribuer à stopper le Covid-19 ?
Le monde aujourd’hui vit l’une des crises sanitaires les plus importantes de son histoire.
Dans tous les médias du monde, il ne passe plus un jour sans qu’on ne parle de la pandémie du Coronavirus. Ayant pour point de départ la ville de Wuhan en Chine, cette pandémie s’est répandue dans tout le monde à une vitesse vertigineuse depuis mars 2020 faisant de nombreux morts et victimes surtout en Chine et en Europe (Italie, France, Espagne etc…) mais aussi en Amérique. La médecine moderne qui jusqu’à présent avait l’habitude de gérer d’une manière admirable les problèmes de santé, n’a pas réussi pour l’instant à trouver un médicament ou vaccin efficace à 100%.
Il y a néanmoins une sorte de controverse autour d’un médicament : la chloroquine.
S’il est vrai que le professeur Didier Raoult opte pour son utilisation pour soigner cette maladie, beaucoup d’autres spécialistes dans le monde s’inscrivent en faux contre cette posture, relevant qu’il pourrait présenter des effets secondaires non désirables, notamment les problèmes oculaires et cardiaques.
Par conséquent cette posture n’a pas reçu l’aval des organisations nationales et internationales liées à la santé. Certains ministres français explorent de plus en plus l’usage la chloroquine notamment le ministre français de la santé qui l’a finalement autorisée selon certaines conditions. Mais, il reste qu’il fait l’objet de plusieurs antagonismes dans le monde médical. Face à cette cacophonie, la médecine africaine ne serait-elle pas un terrain digne d’exploration ?
Des incertitudes liées à la pharmacopée africaine.
Déjà il serait intéressant de faire une clarification terminologique. Beaucoup ont tendance à utiliser l’expression médecine traditionnelle pour désigner la médecine africaine. Christian Elongue pensait déjà que le terme traditionnel est réducteur par rapport à une autre médecine dite « moderne ». Dans cet article, il a proposé cinq challenges à relever pour passer d’une médecine traditionnelle africaine à une médecine africaine.
Lire : 5 challenges pour le développement de la médecine « traditionnelle » en Afrique
Depuis de longues dates, il y a toujours eu une opposition entre la médecine « moderne » et celle « traditionnelle ». La première a presque toujours accusé la deuxième d’être dépourvu de stratégie propre, de connaitre un problème de dosage, et surtout d’être risqué pour la santé. Il faudrait quand même rappeler qu’il serait difficile d’imaginer que des médicaments naturels aient des effets secondaires.
Par conséquent beaucoup de voix s’élèvent pour vanter son efficacité et son accessibilité. On pourrait quand même relever que cette médecine souffre souvent d’un problème d’approche, d’organisation et de concertation de spécialistes. Un exemple palpable au Cameroun est que lorsque vous empruntez un bus de transport inter-urbain, à chaque fois vous tomberez sur un naturopathe qui s’installe au couloir pour vous vanter les mérites de son produit. Lors du prochain voyage, vous tombez sur un autre qui vous parlera d’un produit différent pour soigner la même maladie et parfois plus. Même si quelques produits ont une certaine efficacité reconnue par la majorité, il reste que ce secteur aurait besoin d’une sorte de réaménagement.
Lorsqu’on revient à la médecine moderne, il est connu au plan international que la chloroquine est un antipaludéen. Dans les réseaux sociaux, on constate une affluence vers les recettes à base de plantes naturelles pour soigner le Coronavirus.
Entre autres, certains proposent de manger les feuilles de de ndolé (un légume populaire au Cameroun ) trois fois par jour.
Mais l’efficacité de ces méthodes de traitement à base de plantes naturelles diffusées sur les réseaux sociaux n’est pas unanime.
Au regard de ce qui précède, il serait envisageable que les « traditionalistes » d’Afrique se mettent ensemble pour réfléchir sur comment attaquer la maladie et par la suite faire des propositions aux gouvernements africains. Se mettre ensemble permettra déjà de créer les conditions favorables pour être écouté et avoir une autorité auprès du grand public. Dans cette lancée, ils pourraient s’inspirer de l’approche développée par un personnage de l’auteur hispano-africain Inongo-vi-Makome.
Lire aussi: Le corona virus rappelle l’importance de bien financer la recherche scientifique et l’innovation
Et si le protocole de traitement pour s’attaquer à la pandémie du corona virus se trouvait dans l’oeuvre : Cuando el cielo y la tierra se confabulan”
Inongo-vi-Makome, est un romancier camerounais d’expression espagnole. Il a publié un certain nombre de romans parmi lesquels, Cuando el cielo y la tierra se confabulan…
Il met en exergue un médecin camerounais, Sony Ya EKO’O, revenu d’Europe pour contribuer au développement de son pays notamment en apportant sa pierre à l’édifice sur le plan de la médecine. Il s’installe à Massaka au sud du pays et devient ainsi l’unique médecin de son village. Malheureusement, les populations vont souffrir d’un déluge quotidien et interminable et d’un délestage permanent.
Le village va aussi faire face à une épidémie meurtrière. En manque de médicaments, le médecin va faire recours aux différents de la médecine « traditionnelle » du village pour l’aider à vaincre l’épidémie. Ce dernier va séparer les malades en différents groupes et attribuer à ces derniers, des produits de différents médecins selon des doses bien indiquées.
Au bout de quelques jours, il va constater un soulagement considérable chez certains groupes de patients par rapport à d’autres. Ce qui va lui permettre de valider ce qui lui permettre de valider leur efficacité et de tirer les conclusions qui s’imposent.
Ainsi, lorsqu’on y met de la méthode et du sérieux, il est possible qu’on obtienne des résultats probants.
Au regard de ce qui précède, n’est-il pas grand temps pour les Naturopathes africains de se mettre ensemble pour voir dans qu’elle mesure réfléchir sur un médicament qui pourrait permettre de venir à bout de la pandémie Corona Virus ?
N’est-il pas enfin temps que les africains montrent qu’ils peuvent apporter quelque chose de significatif dans le cours de l’humanité si tant est que pour l’instant les occidentaux sont submergés et dépassés par les évènements ?
De nos jours, la mondialisation appelle à une réaction collective et concertée pour venir à bout des difficultés communes. A ce titre, nous pensons effectivement qu’un travail concerté est de nature à résoudre cette pandémie et par la même occasion permettre de mettre fin à ces multiples médications constatées dans les réseaux sociaux.
Déjà, la stratégie du personnage principal de l’œuvre mentionnée plus haut, à savoir collaborer avec les médecins « traditionalistes » pourrait être une approche non négligeable. Cependant, il faudrait au préalable une concertation entre les différentes parties prenantes. En outre, si la majorité des médicaments « modernes » trouvent leur matière première dans la nature, cela pourrait signifier que la solution s’y trouve.
Les solutions efficientes et durables pour la résolution des problèmes de l’humanité peuvent aussi provenir de l’Afrique. L’Afrique à travers ses fils a là, une occasion de montrer pourquoi elle est appelée le berceau de l’humanité.
Herman Labou
Le corona virus a vraisemblablement changer le cours de l’histoire et les habitudes des uns et des autres. L’Afrique à travers ses fils a là, une occasion de montrer pourquoi elle est appelée le berceau de l’humanité. Cela ne sera possible que si les individualismes sont transcendés pour un collectivisme salutaire.
Contributeur: Labou Hermann.
Je suis un poète, acteur de théâtre. Je suis aussi néo-chercheur en transferts culturels. Ecrire d’un point de vue général est une passion. Déjà j’ai contribué dans certains magazines notamment Muna Kalati, Lepaan Africa et le magazine du CLIJEC. Si tu aimes cette réflexion, tu peux insérer un commentaire et même partager.
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