L’histoire de Nadia (3) : le viol, un vol par effraction doublé d’une violence mentale inouïe

Article : L’histoire de Nadia (3) : le viol, un vol par effraction doublé d’une violence mentale inouïe
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09/21/2017

L’histoire de Nadia (3) : le viol, un vol par effraction doublé d’une violence mentale inouïe

Lire la Nadia partie 1 ou Nadia partie 2

L’avenir d’une fille n’a pas de prix, les parents ne sont que des guides pour nous préparer à mieux l’affronter. Ils ne sont point des Dieux, et par conséquent ne doivent jamais voler le bonheur de leur progéniture, pour quelque motif que ce soit. Le viol est un vol par effraction doublé d’une violence mentale inouïe, et davantage fatal pour cette jeune adolescente qui n’avait que 13 ans. Le viol fait partie de ces actes auquel même le pardon a peu d’emprise. C’est un vol dont la plus grande violence n’est point physique mais psychologique. Une feuille de papier, une fois froissée, ne sera plus jamais la même.

Viol-ence

Quel calvaire que d’avoir à vivre avec ce sentiment, cette idée qui sans cesse revient dans notre esprit, ces instants de douleur qui à jamais resteront gravés dans notre mémoire. S’il est extrêmement difficile pour des adultes de s’en remettre, alors imaginez le cas d’une enfant, d’une adolescente, d’une fleur rayonnante n’ayant pas encore pu ouvrir ses pétales au soleil. Son sourire s’éteint pour devenir morne. Son regard étincelant s’assombrit. Pour moi, seul l’amour peut permettre de s’en remettre et d’affronter la tête haute les prochains challenges de la vie. Ecouter, dialoguer, comprendre, compatir et réconforter sans jamais juger sont les actions à tenir. Lui montrer qu’elle n’est point une paria sociale, qu’il existe des personnes qui l’aiment et l’aimeront telle quel. Lui offrir une chance de croire que la vie demeure belle et qu’elle a encore beaucoup à lui offrir.

Viol réconfort Amitié Photo by Tyck via Iwaria
Photo by Tyck via Iwaria

Chercher du réconfort

Telles sont les attitudes comportementales qu’on devrait offrir à une fille/femme violée. Fut-ce le cas pour notre jeune Nadia ? Quelle fut la réaction de sa mère à l’annonce de cette nouvelle ? De cette mère pour qui elle s’était sacrifiée, elle attendait du réconfort, de la consolation et surtout de la compréhension. Après tout, sa mère lui disait qu’elle sera toujours là pour elle, et ce peu importe la situation. Mais quelle ne fut sa surprise car loin de vouloir la comprendre, sa maman, l’accusa d’avoir été complice, d’être coresponsable de cette situation.

Elle déclara que Nadia, cette jeune fille à 11 ans, avait intentionnellement séduit son père pour obtenir davantage de faveurs de lui. Incomprise, elle fut même copieusement battue et insultée par celle en qui elle espérait trouver du réconfort. Son monde s’écroulait ! Nadia ne savait plus à quel Saint se vouer !

Comment sa mère pouvait-elle penser cela d’elle ?
La nature était-elle coupable de lui avoir doter de formes généreuses ?
Ou était-ce son père le pervers incapable de contrôler ses pulsions sexuelles ?

Avorter

Bernadette, en accord avec la famille, pris la décision de la faire avorter. Il était inconcevable que cet enfant incestueux naisse ! Bien qu’elle n’ait pas été consultée, Nadia obéit promptement à cette sentence. En réalité, elle y voyait une lueur d’espoir, la fin de tous ses maux. Elle priait secrètement que l’opération se compliqua et n’entraine sa mort avec ce fœtus indésiré. Après son calvaire paternel, elle ne désirait plus affronter sa famille et encore moins sa mère. La mort était donc la meilleure échappatoire pour elle. Ainsi, cela arrangera tout le monde : j’aurais emporté avec moi le déshonneur et tout le monde sera heureux.

Telle est la situation à laquelle Nadia fut livrée. Seule, incomprise, battue, elle ne trouvait plus de raison de vivre. Cette enfant innocente vivait avec des problèmes d’adultes. Elle abandonnait le combat car elle le savait perdu d’avance : elle ne pouvait affronter sa famille. Et en plus, son père avait interrompu la prise en charge de son frère Joel et sa cadette Martine. Elles devraient donc retourner au village avec sa mère. Elle s’imaginait mal devoir supporter les reproches de cette dernière au quotidien.

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