Mélancolies de la famille senghorienne !!!
En ce jour 11 juillet 2016, cela fait exactement 10 mois jour pour jour que j’ai rejoint l’Université Senghor en tant que boursier de la Francophonie. Je me souviens encore de mes premières rencontres avec Matagaly Traoré, Nyamien Alexise et Choudelle Samba. Elles s’affairaient toutes à finaliser les questions de logement tandis que je recherchais un moyen d’obtenir une carte mobile égyptienne afin d’informer ma famille de ma bonne arrivée. Je ne me doutais point, en ce jour, que nous nous retrouverions dans le même département et que l’une d’elle, une lionne, serait appelée à coordonner la vie estudiantine.
Je savais que mon passage à Alexandrie serait exaltant, mais je ne me doutais point qu’il serait autant passionnant. A l’Université Senghor, je m’attendais à y retrouver de bons collègues et de bons amis ! Mais j’ai été déçu… Car j’ai eu bien plus ! Au-delà de mes attentes, j’ai pu intégrer un ensemble plus riche : la famille senghorienne !
Une famille cosmopolite, faite de couleurs de près de 25 nationalités différentes représentant toute l’Afrique Francophone et les Caraïbes.
Une famille hétéroclite de par la diversité des composantes : musicologues, muséologues, sociologues, archivistes, linguistes, économistes, politistes, communicateurs, administrateurs, infirmiers … regroupés sous 4 départements : celui des « gestionnaires », celui des « cultureux », celui des « environnementalistes » et celui des « santologues ».
Une famille éclectique de par la polyvalence de ses acteurs qui braconnent avec aisance et adresse aux frontières de bien d’autres disciplines : art martiaux, art oratoire, blogging, conte, comédie, danse, théâtre… La célébration du 25ème anniversaire de l’Université Senghor aura été la scène de révélation et de démonstration de tous ces talents. Mais surtout la preuve de notre capacité à travailler en synergie. La réussite de cette manifestation culturelle a été le symbole de notre capacité à être en symbiose, à développer une osmose. A pouvoir taire le « je » pour faire le « nous ». Durant les trois mois de préparation de cet événement, les membres de ma famille sauteront les barrières identitaires, franchiront les murs communautaires pour forger un projet unitaire. OUI ! L’Unité africaine, tant souhaitée par Nkrumah ou Senghor, est d’abord culturelle avant d’être politique ou économique. Les échecs de nos ainés ne doivent pas être reproduites par la nouvelle génération : la jeunesse. La deuxième erreur n’est point une erreur mais un choix.
Oui ! L’Université Senghor est le foyer de rencontre de personnes d’horizons divers mais qui décident d’avoir UNE vision vers l’Horizon.
Je passe volontairement sous silence ces guerres intestines qui éclatent dans ma famille. Je passe volontairement sous silence ces mésaventures et cette désinvolture qu’on y retrouve. Pourquoi ? Parce que le linge sale se lave en famille et qu’il est plus important de partager nos ressemblances que nos dissemblances. Le monde souffre de ce rejet de l’altérité, ce refus de la différence. Autrui ne sera jamais comme nous et je ne serai jamais comme Autrui. La diversité voire la différence n’est point une carence mais une richesse. La beauté d’un paysage n’est-il pas constitué par la diversité des couleurs qu’on y retrouve ? Apprenons à développer une poétique de la relation, à aller vers et envers autrui. Et c’est ce sentiment qui a germé, qui fleurit et pousse actuellement dans l’esprit de ma famille senghorienne.
Quoique répartis aux quatre coins du monde dans le cadre de stages professionnels, nos liens demeurent actifs et vivants. Notre solidarité de cœur et d’esprit demeure présente et vivace de Bruxelles à Paris, en passant par le Sénégal, le Burkina, Haïti, la Mauritanie, la Guinée… Nous continuons à partager autant nos joies que nos douleurs.
Bien que loin de moi, vous demeurez toujours présents en moi. Bien au chaud, dans mon cœur, nos souvenirs alimentent mon esprit quand je sombre dans la mélancolie. Je garde ces images de naissance de nos « bébés-pharaon« , de nos soirées festives, de nos repas « mustaphariens », de nos joies et déboires lors des olympiades et des effets subséquents du marathon… Ces images quoique positives sont néanmoins ternies par des nuages de tristesse quand je pense aux décès précoces et inattendus qui ont foudroyé nos frères et sœurs durant notre séjour. Et comme une famille, nous avons toujours pu remonter la pente et sortir de la torpeur.
A l’instant où je saisis ces notes, mélancolique, je suis impatient de vous retrouver : de retrouver vos sourires, d’entendre vos voix, d’écouter vos histoires… : vous me manquez ! Ce n’est point Alexandrie qui me manque mais la famille que j’y ai trouvé. Alors, vivement que Septembre revienne !!!
Et surtout, que ce germe de solidarité, que cette poétique de la Relation, cet amour de la diversité puisse à jamais fleurir, grandir et murir en nous afin que nous participions pleinement au « développement » de l’Afrique, Notre Afrique !!!
Où que vous soyez, que l’Eternel, qu’Allah vous accompagne et vous protège dans tout vos projets !!!
PS : Je suis sous le charme de Morphée à l’instant où je saisis ces notes ! Donc prière de ne point me tenir rigueur des potentiels errements que vous pourriez apercevoir entre ces lignes. J’aurais aimé écrire davantage mais on me dit souvent que j’écris et je parle trop, alors j’ai décidé de m’arrêter là. Quoi qu’il en soit, sachez juste que j’étais en mode : ça sort comme ça sort !!!
Lille, le 11 Juillet 2016, 03h37
NECC
Commentaires